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Ces pensées qui abîment, Agence cybernétique de songerie adulte

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Nous sommes de splendides incorrigibles.

Journée très éprouvante hier. Mes émotions ont fini par me tétaniser. C’est le cas de le dire... Bon, ça va, je me suis donné 50/50 de survie. C’est le bon 50 qui l’a emporté. Au moins, maintenant je suis prévenu, on n’en meurt pas. Au suivant dirait-on... Pas trop tôt, quand même, j’espère, ce n’est de tout repos, tout ça. Puis on m’a envoyé chez le médecin des familles, histoire de se faire prescrire, éventuellement, parler, aussi, je suppose. Mais moi ! Ha, faut pas me la faire. J’étais le dernier patient, ça tombait à point nommé, j’en ai profité pour exprimer ma nuance, parce que voyez-vous, évidemment les médecins ils en voient défiler alors bien sûr vos symptômes expriment clairement la catégorie à laquelle vous appartenez. " Je vous sens introverti jeune homme, il faut savoir dire non aux autres, ne pas se laisser écraser ". Ça va, j’ai convaincu, j’ai dit non à tout ! Oh... J’exagère. En fait, au contraire, j’ai dit que :

" Je suis d’accord madame, pour survivre il faut savoir dire non, mais avec la conscience de la possibilité d’un oui ". Ce que j’entendais, est que chez tout être, mais surtout chez moi, il y a combat entre la force raisonnable, et la passion de la chair. Combat des titans. Et je lui disais, " Vous savez, il n’y a pas, comme vous me l’affirmez, de on peut quand on veut, il y a la capacité de vouloir, la capacité... Ce n’est pas faute de vouloir, oh, si on pouvait, si vous saviez... Croyez pas ! J’ai la conscience du mal qui arrive, je les sens mes erreurs, que je ferais mieux de fermer la porte à certaines affaires, oh que je sais, si vous saviez... Mais seulement ! Seulement voilà la chair madame, la chair prend souvent le dessus et le pire ! Le pire... C’est que j’ai la conscience. Le mur... Comment je le vois arriver ! Tant plus douloureux, quand d’avance ! … On sait, on sent, ça fera mal. Je le sais ! Et pourtant, on flanche, on se laisse aller, le feu attire, je suppose. Alors oui on se brûle, et on souffre et merde, je suis tout, mais pas introverti ! Ça se fut clair, au moins cela. Elle a bien vu, plus discutable, " Vous tourbillonnez " me fit-elle, et pour cause, toute ma vie je la passe à volcaniser. J’explose ! Ou implose... Elle était avenante, elle voulait me sauver, m’extirper de moi-même. " Mais madame, et ces gens, métro boulot dodo, c’est plus une vie, peut-être, hein ? Et puis, l’art est un sacrifice. Voilà, un artiste moi... J’en bave, mais les autres, la misère humaine oui ! " Voilà, j’ai donc fini par dire oui... Au fond, je lui faisais peut-être un peu peur, je lui rappelais son ex, en plus, elle l’a dit ! Comme tel ! Parce qu’elle avait lâché une distinction bon/mauvais, et vrai du faux, aussi... Trop ! Je pouvais pas laisser passer, alors j’ai fait remarquer que toute athée qu’elle fût, elle subissait sa judéo-chrétienté, " Mon ex pensait pareil ! " Et d’autres choses glissées à propos son ex, il me parut bien sympathique ce monsieur. Mais fallait se protéger, m’adjurait-elle. Comment non ! Évidemment, moi le premier à l’avoir médité, pourtant je me refuse, je me refuse ! … à devenir cela, vous savez, lorsqu’on à tant pragmatisé, tant carapacé, qu’on finit tranché, presque manichéen, on devient des programmes de survie, et on passe à côté de la nuance, à travers la compassion, oh on vit ! Bien sûr, et bien mieux, assurément... Mais est-ce là une belle vie ? Je veux dire de cette beauté qui transcende, celle qui détruit... et encense. Oui les journées se succéderont douloureuses, mais ô combien célestes, jusqu’au bout ! Voilà tout, jusqu’au bout... Avec un peu de sagesse, aussi, n’est-ce pas, sinon gare au méchant loup. Puis de toute façon toujours je sais, ou finis par savoir. Ça ne m’empêchera pas de foncer dans le mur. Et alors, après qui me retient de jeter un coup d’œil dessus le mur ? " Et ces monstres qui assassinent et violent... jamais je ne les plaindrai, on veut toujours les comprendre. Ils ne sont qu’égoïsme et vilenie, de puissants sournois sous de beaux airs de tristes victimes ! Je réfute leurs circonstances atténuantes. "

" Je crois... Il me semble, on peut parvenir à comprendre – Pas tout ! Certaines horreurs ne méritent d’être comprises, elles ne sont qu’abjection et ne demandent qu’à être éradiquées. "

" Non (comme quoi, je savais le dire, le non), le problème, c’est que nombreux sont ceux qui font amalgame de comprendre et laisser faire. On peut tout comprendre (théoriquement), mais il ne faut pas laisser faire. Comme ces jeunes qu’ont brûlé tout le barda, pareil, je peux comprendre qu’il y a malaise, quelle qu’en soit la forme, mais pas laisser faire, ah ça non ! Et Hitler, oui même lui, ha, pensait bien faire le salaud, la nation aryenne sauvée, c’était humanitaire ses projets, il apportait la pureté... Voilà, ça peut se comprendre, je veux dire, de sa perspective ça s’explique, comme les physiciens vous expliqueront pourquoi le soleil lève les journées et s’en va au crépuscule, vaste enchaînement d’événements tout ça, causes à effets... Oh... La chair peut pas digérer de pareilles horreurs, la preuve, ils ont inventé la religion ! Là ça passe mieux, toute l’injustice de la nature, voilà, la nature la responsable, elle la chienne, la salope ! Elle qui engendre monstres et princesses. C’est pas un conte d’enfants la vie, je n’ai qu’une chose à dire, la misère humaine. Voilà tout, et seulement tout. "

Oh, il fut d’autres mots jetés, d’autres périples spirituels mais en gros, ainsi fut l’esprit de cette joute verbale. Je ne sais exactement quelle impression je laissai, probablement mitigée, un peu fou sans doute, et intriguant peut-être, aussi, qu’en sais-je... Mais une chose certaine, si les ambulanciers avaient vu comment je m’appliquais le repos total, tel que quelque deux heures auparavant ils me l’avaient conseillé, non vraiment, ils se seraient dit que décidément ce garçon aime jouer avec le feu. Oui, l’art est incorrigible ! Jusqu’au bout...

Ecrit par Jokeromega, le Samedi 19 Novembre 2005, 16:32 dans la rubrique "2.Intellections".