Ça y est, j’ai (enfin) reçu la lumière ; j’avais tort, il était inutile et même contreproductif de se lasser des plaintes en victimisation. Je vous le dis en un comme en cent :
Quand on aura dressé la liste de toutes les victimes, la liste
Des esclaves,
Des femmes,
Des musulmans,
Des noirs,
Des violés,
Des violées,
Des anorexiques,
Des boulimiques,
Des scarifiants,
Des mineurs,
Des fumeurs,
Des femmes battues,
Des pédérastes,
Des humiliés,
Des offensés,
Des enculés,
Des juifs,
Des tibétains,
Des arméniens,
Des kurdes,
Des irakiens,
Des terrorisés,
Des torturés,
Des assassinés,
Des maltraités,
Des cancéreux,
Des sidéens,
Des accidentés de la route,
Des accidentés du travail,
Des accidents de la nature,
Des malformés,
Des affamés,
Des sans toit,
Des sans lit,
Des sans mère,
Et père !
Et frères ! Et sœurs ! Foutre, quand enfin j’aurais fini de la liste des misérables, des malheureux, quand enfin cette éloquente liste dresserait une à une chaque victime, à la queue leu leu, alors enfin nous serions tous frères.
Il n’y aurait enfin plus bourreaux ni salauds, car nous serions tous des victimes.
Ainsi soit-il !