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Ces pensées qui abîment, Agence cybernétique de songerie adulte

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Pensons ! (mais est-ce bien raisonnable ?)

--> …justement, c’est trop raisonnable.

Certains défendent que les progrès de la science résoudront pour ainsi dire grande partie voire tous les problèmes de l’humanité.
D’autres affirment le contraire ; ils voient le nucléaire dans la bombe, le chimique dans les gaz de combat, le biologique dans les virus terroristes, entre autre. En outre ils pensent qu’une société techno-moderne écarte l’homme des problèmes plus " sensibles ", plus " spirituels ", faisant de lui une sorte d’esclave hyper rationalisé et imbu de sa technique, se figurant apte à toutes les prouesses alors qu’il ne fait que visser un peu mieux les boulons des équations.
Pour ma part je pense que le problème est ailleurs, bien que j’accorde crédit aux arguments des uns et des autres. En effet :
Je suis d’accord avec l’idée que la science résoudra les problèmes premiers de l’homme, en ce sens qu’elle lui libère de plus en plus les mains. Par exemple, au lieu de se plonger les paluches dans une bassine ébouillantante il appuie sur le bouton rose et la technologie nettoie plus blanc que blanc. Il peut aussi aller très vite d’un lieu à l’autre, soit par le corps (RER, Airbus, Peugeot), soit par l’esprit (Orange, Bouygues, Wanadoo), ce qui lui facilite les échanges potentiels de savoir, et savoir-faire.
Des problèmes premiers mieux résolus donc. Mais, on le subodore déjà, s’il en est des premiers, c’est que des seconds attendent au tournant, au revers de la médaille. Allons-y.
Je pense et c’est là que mon approche se veut dissidente, je pense que le danger essentiel de la science proviendra non pas de ses possibles applications homicides ou liberticides, bien que le scénario catastrophe soit facilement envisageable, mais bien du fait même que justement, la science nous libère les mains. Or des mains libérées, qu’est-ce qu’elles font ? Elles se grattent le crâne. Elles se masturbent (oui je sais que ce fut votre première intuition, je sais, je sais ces choses-là)la neurone, bref, moins de manuel signifie plus de mental, plus de temps de travail de la conscience, et, tout le monde le sait, penser nuit à la santé. Oui, m’est avis que le plus grand danger qui guette l’homme est ce qui pourtant constitue sa vertu humaine par excellence : la conscience. C’est-à-dire que (dé)passé un certain taux de pensée, les bénéfices acquis grâce à la science et la technique – protection contre la nature hostile, nourriture plus abondante et mieux identifiée, meilleure compétence médicale, langage plus élaboré, etc. – ne compensent plus suffisamment les désagréments subis : fin de l’utopie chrétienne, mort de Dieu, homme moderne déluré, dépressif, sans but, vie absurde, ... en gros, ni l’homme ni la terre ne sont plus le centre de l’univers, ce qui, tout de même, compose là d’une sacrée désillusion dans les dents. Il se pourrait très bien qu’en fin de compte la conscience accrue se révèle davantage périlleuse que l’utilisation inconsciente des joujoux du docteur Maboule. L’inconscience assassine. La conscience se suicide (d’un coup sec ou à petit feu). Le danger n'était pas là où on le croyait.
Ceci ayant été posé, la science fait rêver aussi, et le rêve, ça n’a pas de prix. On opposera qu’elle fait aussi cauchemarder. Certes, mais, et le cauchemar, il a un prix peut-être ? Parce que, ce qu’on n’a pas dit, c’est que, au fond, est-ce vraiment un problème se faire du mal à trop penser ?
Je ne sais pas, faudra y penser.

Ecrit par Jokeromega, le Mercredi 17 Mai 2006, 21:55 dans la rubrique "2.Intellections".