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Ces pensées qui abîment, Agence cybernétique de songerie adulte

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Un concert mémorable...

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Qu’est-ce qui s’était passé ? Hein ? Pourquoi ça était arrivé tout ça ? La contraception ? L’avortement ? Les droits de l’homme peut-être ! L’égalité absolue ? La tolérance totalitaire ? La liberté libérée ? lâchée... monstre... indécente... ignescente ! mais tellement ignescente qu’y avait plus rien à brûler ! La pensée même ! avait cramé. Oh... pouvait-on blâmer l’Europe de sa décadence en face de cette si singulière salope ? Et comment ! La grande décadence euro-occidentale, c’était à coup de singularités qu’elle avait triomphé ! Grâce aux individus ! Un concert mémorable, le dernier ; après c’était plus nécessaire la mémoire. Hé bien ! la garce appliquait à merveille ! fini la mémoire... tous des zombies, des interchangeables, des avatars, des indifférenciés, tous égaux, plus jamais comparables, plus jamais le goût, plus jamais la valeur, à mort l’épice ! La grande soupe éternelle venait de naître. Chaque jocko avait sa paille ! La garce tiens !... elle avait goûté, touillé, dégluti, conchié. J’étais un produit périmé. Fallait qu’elle bouge de là.
" Ouais ! les Algériens c’est les meilleurs ! "
Qu’est-ce ? Je repoussai la tenture : l’Algérie expatriée venait de battre trois buts à un le Congo immigré. Bien que déracinés, ceux-là possédaient bien plus de racines que les indigènes Gaulois. Nous, on avait scié la branche. On se cassait la gueule à l’infini. Eux, ils n’avaient subi que partiellement le processus nihiliste occidental. Certes ils appréciaient foutre le feu et fumer le bénef., mais dans l’ensemble ils formaient un bloc solide et conscient de lui-même. Prêt à vaincre. Mais c’était inutile, le tant redouté choc des civilisations n’aurait pas lieu, faute de participants. L’Euro-Occidental avait depuis longtemps jeté l’éponge. Et personne, à part quelques pauvres malheureux nouveaux réactionnaires, n’en avait strictement à foutre. C’était écœurant. Même les chiens on aurait mieux pleuré leur sépulture. Mais les médiocres étaient heureux de leur décadence ! bougres de sympas !
Putain ! mais pourquoi je pensais à toutes ces saloperies ! Quoi mon problème ? Et à quoi bon ?... que des emmerdes la défense des valeurs : des bûchers, des guillotines, des attentats. Idiot ! Pense à ta viande ! Fallait que je me change les idées... Je fis appel d’écran.
MTV, un rappeur dénommé Booba exposait son point de vue existentiel :
" Bordel, quand on rentre sur la piste
On est venu tiser, claquer du biff
Pas d'embrouilles man, pas de litige
Sinon ça va saigner est-ce que tu piges ? "
Une série de chattes sur pattes défilaient, on pouvait entre autre apprécier la qualité pectorale de l’auteur-interprète, il écartait les bras comme le Christ, prenait un air sérieux, etc. J’allai me servir un verre d’eau, fallait bien ça pour supporter tant de générosité esthétique. Je réintégrai au plus vite ma chambre, de peur de rater quelque chose. Heureusement, je revins à temps :
" J'suis tatoué, j'vais mourir avec
Un flingue dans la cervelle, j'me nourris avec
L’État fait tout pour nous oublier
Si j'traîne en bas de chez toi, j'fais chuter le prix de l'immobilier
Ouais mec, bidon d'essence, allumettes
Tu vois pas clair sans mon fusil à lunette ?
J'fais plus de biff qu'au tiercé "
C’était pas mal ; mais il y avait mieux, je zappai sur MCM. La prise au vol fut bonne :
" Nique le système ils auront le feu car ils ont semé la haine
Qu'on les brûle qu'on les pende ou qu'on les jette dans la Seine
La jeunesse du ghetto a de la rage qui coule dans les veines
Faut briser les chaînes
L'esclavage mentale est modernisé
Vous nous marchez sur la gueule vous nous méprisez
Man t'étonne pas si ta caisse est carbonisée
Peu importe qui c'est senti visé. "
Le refrain n’était pas en reste :
" Brûle, Brûle, Babylone brûle, j'veux t'entendre crier, faut qu'tu hurles
Que la chaleur fasse fondre les barreaux des cellules
Qu'elle incinère ton système qui part en testicule
Brûle, Brûle, Babylone brûle, j'veux t'entendre crier, faut qu'tu hurles
Tu dis qu'on avance mais en fin d'compte on recule
Un morceau lance-flammes pour la jeunesse qui t'en... "
J’éprouvais beaucoup de respect à l’endroit de ces paroliers ; ils dressait des listes quasi exhaustives des vindictes des leurs. Comme cette petite par exemple, hm, comment elle s’appelait déjà ? Ah oui, c’est ça, Keny Arkana, quel symptôme local ! (en plus, les chiennes enragées c’était bon pour l’érection !... du filet mignon la môme !) Au vol :
" Non merci!!! j'rap pour la Marge et j'en suis fière alors
Si la Marge rime avec Liberté! Pour mes sœurs et pour mes frères d'abord!!!!!
Qui se sentent incompris dans ce monde et ses notions de valeurs
Nous, on croit en la Justice du Ciel et pas en la leur!...

J'refuse! D'obéir à des lois ambiguës et répressives,
...
Leurs institutions et leurs lois, leurs ordres, leurs critères et leurs droits
Leurs normes, tout ça, ça nous correspond pas!!!!!!! "
Le système occidental posait problème, de part et d’autre ! Bien le malheur... pour notre plus grand malheur, si tant hostiles à notre décadence ces jeunes se réclamaient encore d’un semblant de foi, ou à tout le moins, un semblant de fibre, fût-elle ethnique, communautaire, religieuse, ou autre, ils avaient en réalité épousé le pire des deux civilisations : le consumérisme occidental et l’obscurantisme oriental (et ou la singerie sub-saharienne). Ils se plaignaient des clichés dans lesquels on les encavait, et ce au moyen de raps-poncifs énormes comme du Staline, à la mesure de leur haine superbe d’inculture. Tout ce qu’ils abhorraient, ils l’étaient !... ils étaient racistes, conformistes, bêtes, sourds, orgueilleux, incompétents, incivils, grossiers, moqueurs, révolutionnaires (la révolution, cette divine rencontre de conformés), et, pour reprendre le bon mot du feu Philippe Muray, ils étaient ce qu’on peut résumer par : des mutins de Panurge. Les salauds... ils voulaient pas de nos lois, pas de nos règles, ni traditions !... mais nos lois nos règles nos traditions... deux mille ans qu’on y bûchait ! et quoi ? ces têtes de bite allaient venir nous apprendre ? Bon, d’accord, apprendre ? pourquoi pas ! on prend de-ci de-là... n’est-ce pas ! pas contraire moi ! ni nous ! Hé ! On n’était pas des brutes, oh que non ! les brutes... c’était en face ! Et les brutes elles nous traitaient de brutes !... l’inversion ! la grande audace ! Nous des brutes... ? Sa mère ! mais la culture française c’était le joyau du monde ! Qu’ils nous les présentent leurs Voltaire, Montaigne, Molière, Hugo... Céline même ! oui, le salopard antisémite, le génie stylistique... Céline... parce que lui au moins... il avait donné des chefs-d’œuvre... hein, qu’ils présentent... on discuterait après. Mais non ! Ils avaient pas besoin ; des revendications plein le calecif... ça leur suffisait ; ils faisaient valoir leur droit à la connerie grand-guignol, fiers de révolutionner la toute merde du monde, à savoir : la France. Deux mille ans !... et ça n’avait rien foutre... trente piges... vingt piges... quinze piges ! et ça savait mieux qu’un autre... non, mieux que deux milles ans d’autres ! Tel quel ! même pas mal ! Et le pire... " on les comprenait ", " les pauvres ", " quelle belle énergie créatrice "... une Culture à part entière... comment ils disaient déjà ? ah... oui... une Sous-culture. Hé bien, bravo ! mille fois d’accord, en effet : une sous culture.
Ces imbéciles, et tous ceux qui les comprenaient, les excusaient... les encensaient ! n’aboutiraient jamais qu’à de la merde, oui, c’était eux la merde, et pour une bonne et simple raison : la Culture c’était pas fait pour les individus, la Culture c’était Holiste, c’était du continu de générations, c’était le rouleau mille par mille ! : mille artistes par mille générations, un million de sacrifices, rien moins... minimum ! minimum... Putain, on vivait une époque de merde. Pourtant, tout ou presque était permis, et c’était bien là le malheur ; tout était permis, dès lors plus rien n’était autorisé que le tout-venant, l’immense soupe de milk-shake, le grand n’importe quoi généralisé, bref, la fin des haricots.
Mais moi dans tout ça, hein, moi, oui moi ! ah le Sacro-saint Moi XXIe siècle... j’allais crever comme un autre. Bon, le relativisme c’était pas bien, je le savais ça, je le savais mieux qu’un autre ! oh que oui... et pourtant, jamais il lâchait ce monstre. Je devais être le plus nihiliste des idéalistes ! Je les voulais les valeurs, les universelles ! Je la voulais l’éthique, la morale... j’exigeais que le Bien, que le Mal, que le Mieux, que le Merdique, oh que oui ! Pas de quartiers... DES VALEURS, comparer, estimer, panthéon ça ! cornichon ci ! dire ce qu’est insipide, révéler ce qu’est magnifique, oui tout ça, les valeurs, le caractère... le Caractère, savoir donner l’avis, et un avis de travailleur, de cultivé, de dandy foutre ! Des manières oui, voilà, l’homme avait besoin de manières, histoire de ressembler à quelque chose, que tout ça ait sens. Mais à la fin de fin, j’allais crever, point barre. Oh... certes je participerais... oh que oui, j’y participerais... Ma petite pièce ! Mais après? de belles jambes ! Pas plus vivant ! Ou à peine, à peine plus vivant qu’un autre, à peine... Noirs jaunes blancs... à la casse ! tous ! hé hé ! bande de branleurs cocus... tous corniauds, elle allait vous la mettre la vie, oh que oui mes guignols ! et profond profond profond.
J’en pouvais plus, fallait que ça sorte. Mais comment ? Nulle issue, que des impasses, des chantiers à l’infini, des inachevés éternels, ah, ah ! ah ! la tête allait exploser !
C’était peut-être le temps de commencer la drogue, hé ! Après tout...
Non, tout dans la face, nature. Du plaisir immaculé, du pur de pur. De la tripe d’Humanité.
J’incrustai les écouteurs dans mes lobes et la voix déchirée d’Amy Lee déversa tout son soûl dans mes émotions... et chaque vocalise devenait appel d’air... et chaque appel d’air menait à de plus sombres abysses. Les lyrics étaient basiques, basiquement basiques. Importe... Cette chrysalide à mi-chemin entre le classique et le métal, appartenait au club très fermé des émotifs purs : quoi qu’ils fassent, ça touche. C’est la flèche dans le cœur. Oh... ça vaut ce que ça vaut... mais flèche il y a. Et le cœur ?... on verrait bien.
Mon cœur, il pleurait comme un con. Que ne rongeais-je pas mon bonheur en ce temps-là, certes on ne peut pas dire à présent je le sais, que ma vie fut l’œuvre du bonheur, mais, à l’époque, j’étais novice à ce type de peines-là, aussi inavouables, inexplicables, et pourtant si inexorables, complètes, dévorantes ; elles te bouffaient la vie. Heureusement, je n’avais pas de vie ; à la diet connasses !
Mon cœur, mon cœur... c’est grand mot ; mon orgueil surtout, mon orgueil... On m’avait largué ; ça s’était avéré : je pouvais ne pas plaire. Ne pas plaire ? Mais j’avais jamais plus ! certes, certes... mais c’était possible de pas plaire à sa complice ? J’aurais vraiment mieux fait de me saouler la gueule.

Ecrit par Jokeromega, le Mercredi 23 Août 2006, 11:07 dans la rubrique "Chantier fermé".


Commentaires :

  stupidchick
24-08-06
à 01:25

moi j'aime bien Evanescence. Mais j'adore Keny Arkana aussi.

Comme d'habitude je n'ai pas lu l'article en entier c'est écrit trop serré et ça ne respire pas. Bonjour!


  Jokeromega
24-08-06
à 09:44

Re:

C’est sûr, c’est pas donné à tous de me lire. Faut de la carrure ! Bel essai quand même. Au revoir !


  stupidchick
24-08-06
à 12:42

Re: Re:

oui mais bizarrement Ulysse j'ai moins de peine à le lire...


  Jokeromega
24-08-06
à 12:58

Re: Re: Re:

Moi c’est Hercules le style… Et, tu m’excuseras, mais les Travaux m’attendent.


  Anonyme
24-08-06
à 13:35

Re: Re: Re: Re:

je parlais de Joyce bien entendu

  Jokeromega
24-08-06
à 13:49

Re: Re: Re: Re: Re:

J'avais compris. Ma réponse jouait sur la tienne, mais bon...
Je me réjouis que Joyce te comble.
Evidemment, si ma mémoire est bonne ce monsieur est mort. Ça aide… hein ! Plus facile avec les morts ! Moi je suis bien vivant et bien chiant, hein... J’ai des idées ; je comprends que ça puisse déstabiliser. J’ai du style. Que dis-je ? J’ai des styles. En plus c’est gratuit. Tu devrais t’estimer heureuse ! A la librairie y en a des tonnes et à 25 euros et bien indigents, oh oui, bien indigents...

Laisse-le aller le Joker...