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Parce que nous avons un corps, toujours.

J’étais dans la cuisine, liquidant un yogourt nature à la petite cuillère, et je méditais sur le style de Nietzsche. Ce style parfois un peu lourd. Lourd non pas d’indigence esthétique, que du contraire ! Mais lourd parce que difficile. Hé oui ! Faut pas chercher midi à quatorze heures, souvent les philosophes ont tendance à charger le texte. Ils y vont pas à moitié au Logos. Et si quelqu’un ne va pas à moitié, d’entre tous, c’est bien Nietzsche. Je repensais alors à Finkielkraut, qui se lit également avec grande attention. Décidément me disais-je, avec eux on se concentre. Il n’est pas rare qu’on reprenne l’idée en cours trois phrases plus tôt ; on s’applique, on fait un effort. Voilà, c’est bien cela dont il est question, il s’agit d’auteurs à efforts. Ils servent pas du petit lait. Non, c’est carrément double crème !
En somme, ces grands érudits poussent le lecteur dans ses derniers retranchements. L’effort nécessaire auquel nous sommes conviés nous destine à une jouissance de la connaissance. Après le labeur de neurone on nous promet le sentiment d’altitude mentale. Ils nous sortent de nous-mêmes, sinon du moins confirment nos prédispositions.
Ainsi fonctionne la transmission du savoir, de la beauté, et du sublime : À l’effort.

Comme souvent, j’ai ramené toutes ses bonnes considérations à mon cas personnel. Quid de mon art ? Hé bien, jusqu’à présent, je crois pouvoir dire que je recherche, avec succès ou pas, à dynamiser mon écriture, et par là ma pensée. Mon but est de parvenir à un stade de production intellectuelle/esthétique où le lecteur lit facilement ; et à pousser le projet dans ses derniers retranchements je dirais même mieux que facilement, je dirais : Naturellement. Que celui qui me découvre et désigne une journée de sa vie à repasser mes pas au Monde de la Pensée, que celui-là le fasse comme si ça lui était naturel. À peine se rendrait-il compte ! Du petit lait !
Ah oui ? Mais alors ! Et l’exigence dans tout ça ! Hein mon coco, où l’exigence ? On t’a connu davantage hargneux, parce que, la barre, tu la plaçais haute ! Et même très haute ! Haute ? Foutrement haute ! D’une hauteur insolente !
Ah bon ? Oh oui ! Mais rassurez-vous. Facile à lire ? C’est le but. Naturel ? C’est l’idéal. Mais là où j’escompte faire la différence, toute la différence, là où la raison d’être de tout cela prendra, c’est au niveau du ressenti. Il faut que les gens ressentent, que ça les prenne. Et d’où cet idéal de " naturel ", car le naturel, j’entends qui vient naturellement, ou du moins semble si naturel, c’est toujours le processus mental qui in fine procure les émotions les plus durables, les plus intenses, et on l’espère les plus denses. Comme Céline, je recherche à susciter l’émotion. Je cherche à faire jouir. D’une jouissance si évidente. Si irréfutable. Un voyage spirituel rendu tellement aisé qu’il en deviendrait organique. Pour ne pas dire orgasmique.
Quelque part, Le Grand Roman ce serait opposer à la raison fastidieuse le furieux organe.

Je dois tout de même préciser que toute lecture désignée naturelle suppose un certain degré d’immersion au préalable. Tout comme on apprend à lire et écrire au préalable de la lecture et l’écriture, on apprend à sentir l’auteur et son style au préalable de l’œuvre et du swing.
Tout demande effort, mais certains efforts se traduisent parfois en nature.

Ecrit par Jokeromega, le Lundi 11 Septembre 2006, 11:33 dans la rubrique "2.Intellections".


Commentaires :

  LENARRATEUR
11-09-06
à 12:15

L'effort que tu fournis ne dois cepenant jamais etre visible, il faut que ta double crème ressorte aux yeux des autres comme etant du petit lait...et là ce sera du roquefort...

  Jokeromega
12-09-06
à 05:20

Re:

L’image est peu flatteuse.