Avec le recul je ne sais pas si monsieur Sarkozy est la solution. Je ne sais même pas s’il existe une solution pour la France. Honnêtement, je ne sais même pas s’il existe des solutions pour les hommes et à vrai dire je ne sais même pas si les solutions ça existe !
Le candidat phare de l’UMP regorge d’énergie – de l’énergie tant et si bien que parfois lors des meetings j’ai l’impression que Nicolas est réellement sur le point de se métamorphoser en sapin de Noël enguirlandé d’ampoules ou en centrale électrique de la Saint Sylvestre. Quand je vous disais candidat phare... De l’énergie à revendre c’est utile, mais n’est pas Roi soleil qui veut. L’homme électrique connaît ses dossiers, mais sa connaissance est-elle branchée sur la bonne tension ? D’accord, il n’a pas peur de se rendre sur le théâtre des opérations – qu’il le fasse à titre publicitaire ou gratuitement, peu importe – il se rend sur place sans rendre les armes ; j’apprécie tout particulièrement ce trait de caractère. D’accord, il a de l’éloquence, certes tout est prémédité chez lui mais après tout... rendons grâce à sa " maîtrise ", aussi mécanique soit-elle. Donc d’accord, en somme, il est un être brûlant au sein d’un pays peuplé d’Occidentaux de plus en plus engourdis et dépressifs, pays qui a le feu au cul – et à sa banlieue. Alors, l’homme électrique est-il l’homme providentiel ? Ne nous grisons pas outre mesure et laissons la Providence tranquille. Ainsi, plus modestement, est-il l’homme de la situation ? Peut-être, mais le monde est agité de milliards de situations. On ne s’y retrouve plus ! Par ailleurs, par ailleurs... Voter Nicolas Sarkozy c’est prendre le pari – son pari – du communautarisme. J’en veux pour preuve le PACS qu’il a approuvé et encouragé : Communauté gay. J’en veux pour preuve la discrimination positive : Communautés " minorité visible ". J’en veux pour preuve son idée tenace (c’est ce qu’on dit)qu’il y a un électorat juif à flatter ; ce qui reste à prouver. J’en veux pour preuve son atlantisme peu ou prou déclaré. L’Amérique est une grande nation ; peut-être même la dernière grande nation européenne encore en vie. Cependant n’est pas yankee qui veut. Cependant nous ne connaissons pas l’avenir du communautarisme, que ce soit en France s’il advenait, en Amérique, ou plus près d’ici, en Grande Bretagne où semble-t-il les jeunes Pakistanais sont de plus en plus enclin à témoigner à la couronne leur gratitude pour le moins explosive.
Toutefois, si on observe ses concurrents, Nicolas Sarkozy reste le choix le mieux avisé. Ségolène est un robot tiré à quatre épingles qui débite des torrents d’informations (comme un robot détraqué) sur ses malheureux interlocuteurs souvent médusés d’une telle insatiable prolixité. Pour peu on l’engagerait à jouer le remake féministe de Terminator en tailleur et sourire. Présidente vous dites ? Ça fait froid dans le dos. On la dit catholique mais a-t-elle vraiment une âme ?
À la gauche de Madame Royal, le seul politique qui probablement ne se couchera pas devant le robot rouleau compresseur, est le dénommé Besancenot. Je respecte cette attitude. Mais la révolution en couche-culotte, est-ce bien raisonnable ?
Au centre, Bayrou en a marre de " un coup à toi / un coup à moi ". François aimerait " un coup à lui " ! Pardon cher François, tu es bien gentil, mais avant de prétendre présider à la France ne serait-il pas judicieux que tu retombes les pieds sur terre, vu que la France s’y trouve aussi ? Chaque fois que je te vois tu es davantage pétri de bons et grands et nobles sentiments. Pourras-tu soutenir encore longtemps un tel train de vertu messianique ? J’ai peur François, j’ai peur... le réveil sera dur.
Chirac alors ? On le dit centriste depuis qu’il loge au 55 rue du Faubourg-Saint-Honoré. Est-ce plausible ? Moi, Jacques, je pense que tu es resté à gauche depuis le début. En outre, ton musée d’art primitif tu te le mets où je pense. Tu sortis de ton rôle en commettant pareille hérésie. Tu étais (on pouvait le supposer malgré tout)Président de la République française, ta ligne de conduite était sensée différer légèrement de celle d’un animateur du club Med. Je te souhaite néanmoins une heureuse retraite parmi tes grigris et tes chinoiseries dont on te dit grand amateur.
Reste la droite de la droite.
Le Pen est probablement le plus lettré de tous et aussi le plus culotté mais peut-on remettre les clés de l’Élysée à quelqu’un qui prétendit de la Shoah qu’elle était un " détail de l’histoire " ? Jean-Marie, pauvre Jean-Marie... Outre le caractère inique de ta déclaration (avec tout ce que cela peut laisser entendre d’antisémitisme contemporain), celle-ci prouve, et à mes yeux te désavoue bien plus et une bonne fois pour toute, que tu n’as rien compris ou feins de ne rien comprendre à l’Histoire des hommes. La Shoah n’est pas un détail. Bien au contraire Jean-Marie, elle est l’élément pivot de l’Humanité. Ce ne sera plus jamais pareil après. Ça n’a plus jamais été pareil. La Shoah symbolise et incarne – par la désincarnation – l’industrialisation de la mort. Elle incarne la numérisation des hommes comme du bétail. Au XXe siècle, le fleuron de l’usinage nous a prouvé que tout se récupère : Dents, cheveux, vêtements, et les plus vigoureux pour travailler comme des esclaves. Le XXe siècle est le siècle apogée de notre industrialisation. L’industrialisation de notre civilisation. C’est lors de ce terrible XXe siècle que l’horreur, en corollaire à son époque, atteignit son apogée à elle aussi. Cette horreur s’offrit aux yeux et aux tripes du monde telle qu’à l’image de la mutation technologique de sa société. Une horreur mécanique, industrielle, optimisée. Cette horreur a aussi prouvé que plus de progrès ne signifiait pas moins de cruauté. Cuisant réveil. Cuisant réveil... Souffrance juive infinie... Les méthodes ont changé, pas le cœur des hommes. Or nous vivons une nouvelle mutation. Une mutation cybernétique. Quelles seront les conséquences ? Je l’ignore (mais j’y travaille). Dans de telles conditions ton détail me reste en travers de la gorge.
Monsieur Jean-Marie Le Pen, je respecte néanmoins votre résistance. Vous êtes resté debout jusqu’au bout. Vous êtes un brave à votre manière. Mais trop c’est trop. J’attends de voir ce que donnera Marine votre fille.
Mais minute papillon, n’oublions pas ce noble et élégant résistant, j’ai nommé Philippe de Villiers. Sur le papier, qui croit en l’homme fort de la Vendée ? À part les Vendéens, pas grand monde. Pourtant monsieur de Villiers sort du lot. J’ai vanté tout à l’heure le haut lettrisme de monsieur Le Pen... Eh bien je serais curieux d’y comparer celui de l’émérite Vendéen. Un politique qui cite Hegel et Péguy face aux jeunesses de son parti, les encourageant entre autres choses à décrypter le brouhaha médiatique ambiant, ça laisse rêveur. Or nous ne rêvons pas ! Notre homme y croit. C’est-à-dire, voilà un homme politique qui croit – et connaît – la civilisation franco-occidentale. Enfin ! Enfin ! Il était temps. Un tel homme ne devrait-il pas alors en toute logique figurer en tant que très, très sérieux candidat aux présidentielles ? Ha... Mais la sphère médiatico-politique étant ce qu’elle est... Dommage... Dommage... vraiment dommage. À titre informatif (et éducatif ;p)Je conseille fortement la consultation des 100 premières mesures de Philippe de Villiers. Que le lecteur se fasse sa propre opinion. Pour ma part je trouve ce programme clair et net.
Sur ce, je souhaite à tous et toutes mes meilleurs vœux... même si ça fait longtemps que je ne fête plus rien ! (ténébreux spécimen que je suis)
à 20:38