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Ces pensées qui abîment, Agence cybernétique de songerie adulte

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De mal en pis

--> à l'instant tout chaud (r)écrit (ça se passe plusieurs épisodes après l'extrait précédent)

Ça a commencé avec Élysène. Le juge avait estimé superflue la préventive en ce qui concerne l’épouse de l’inculpé principal. Heureuse nouvelle ! L’ex-tolarde voudrait récupérer ses progénitures. J’imaginais déjà...
Le lendemain de relaxe là voilà qui vient réclamer sa fille. Heureuse encore plus nouvelle ! De mieux en mieux... Le fils Grégoire se tenait à sa droite, dans les douze ans comme ça, adolescent précoce, barbichette et grosse voix rocailleuse en érection. J’examinai vaguement la mère. C’était fou comme l’incarcération mettait un coup de vieux ; un beau sillage ravinait la face. Rajoutez une pincée de glace et vous aviez madame Thatcher (en moins sympathique).
Madame Thatcher junior semblait mettre un point d’honneur à sa reconstruction familiale ; par ennui ou pure méchanceté, je n’en sus jamais. Peu importe, d’entrée de jeu j’accordai ma bénédiction au transfert de propriétés. En fait, maintenant que j’y repense, on a vraiment frôlé la délivrance ce jour-là, à cet instant précis, juste avant que l’objet de tous les désirs ne s’enfonçât le coupe-papier dans l’abdomen. Comme dans du beurre.
Gaby me foutut à la porte de chez moi (" chez moi " : pas techniquement, mais ça compte si c’est moi que je paye le loyer ?). Motif : avoir précipité les événements malgré l’effroyable chagrin évident d’une pauvre petite victime qu’on s’apprêtait à livrer à sa mère. " T’es qu’un gros mufle insensible. " J’étais fixé et expulsé. Par ailleurs la " belle-mère " me traîna dans les tribunaux pour mauvais traitements. Apparemment j’avais transformé sa fille en monstre. À bon ? J’ai voulu contre-attaquer en justice parce que le monstre avait transformé ma vie mais mon avocat m’a déconseillé. " Aucune chance de gagner monsieur Leskens. " – " Aucune aucune, maître ? " – " C’est une mineure. " J’acquiesçai, l’argument était imparable.
Finalement le juge de la jeunesse se montra avisé et plaça la monstre en famille d’accueil " en attendant de plus amples informations ". J’ai voulu prendre l’homme de loi dans mes bras mais mon avocat m’a – une fois de plus, déconseillé. " Vous êtes tous aussi rabat-joie dans la profession ? " Mon avocat a levé les yeux au ciel comme pour dire. Quoi qu’il en soit, je sentis un bol d’air frais emplir mes poumons. Oui mais voilà, la monstre a tellement promis son suicide que trois semaines plus tard le juge a statué que " je vous la rends mademoiselle Gallois, attendu qu’aucune alternative n’a semblé appropriée ", il ajouta " en attendant ". La gynécologue n’avait rien décelé d’anormal et une enquête de voisinage suivait son cours ; une assistante sociale paumée nous rendait quotidiennement visite vérifier qu’on était sains de corps et d’esprit. " Vous avez de la chance, finit-elle par nous avouer, quelle famille en or ! Ça fait plaisir à voir. " Dès qu’elle franchissait le seuil de la porte Kim Bogaert redevenait la monstre. La transformation était stupéfiante. Ça vous faisait froid dans le dos. À croire que. Mais non, j’avais renoncé à comprendre et déjà regrettais que Gaby m’ait donné une seconde chance : " c’est bien parce que c’est toi. "
Kim foutait vraiment la chair de poule à présent, avec l’âge elle assombrissait comme une goth dans un manoir, elle veillait des nuits entières, je voyais son fantôme couvrir l’ombre de la nuit, le décor se désistait sous son passage, y avait des drôles de courant d’air, moi j’osais plus fermer l’œil, alors pour dormir j’alternais : une fois le droit, une fois le gauche... Un coup à toi un coup à moi ! L’esprit de la résidence s’émouvait, je sais pas, la séparation l’avait exagérément marquée, le couperet pouvait tomber à tout moment, déjà pas clean auparavant, elle enclenchait la vitesse supérieure, on voyait qu’elle y maîtrisait son sujet, les cas de psychiatrie ne lui feraient plus peur dorénavant, elle avait atteint la maturité. Elle était sublime – dans son genre, mais le genre encore à définir, moi j’avais perdu le nord, tout ce bourbier... Essaye pas de comprendre ! Capitule... capitule... il n’y a que ça à faire ! à la française !
Pénible période de turbulences judiciaires, Gaby reprit son régime au Médrol. Elle avalait plusieurs pilules d’une seule lampée, beaucoup de forces étaient requises, elle se shootait à la Tony Montana, le carnaval de Rio dansait dans ses pupilles, je crois même qu’elle complétait réellement avec de la coke. Parfois elle saignait du nez, c’était louche.
Entre temps Élysène envoya des molosses intimider. Oh... ils ne s’annoncèrent pas cependant la provenance était acquise. On me la fait pas ! Pfiou... des balèzes... vraies brutes... j’avais bien gonflé depuis : quatre-vingt-dix kilos ferme, je montais à nouveau sur le tatamis, boxe, judo, Muay Thaï, j’alternais les plaisirs, à l’occasion. Suffisamment que pour péter la forme et tes dents. À la maison je tapais dix fois dix tractions. Puis j’observais dans le miroir. It’s nice ! Par conséquent il était hors de question que j’en vienne aux mains avec ces abrutis ! La première compétence c’est l’évaluation de l’ennemi. Et le street fighting finit toujours par la malchance d’une bordure qui te fait trébucher à reculons... ton crâne cogne une vieille fontaine que la municipalité devait ôter depuis 1960 faute de moyens. Pluie de coups. L’un tape là où ça fait mal, l’autre où ça fait encore plus mal. Un troisième ramasse une brique de chantier à proximité, cette brique de bonne facture fait connaissance avec tes incisives, un chien passe par là, se soulage sur toi, tu grognes, sa propriétaire te traite comme du poisson pourri, " vous n’avez pas honte de faire peur à un si gentil chien ?! Vous devez être cruel avec votre femme, on peut pas avoir bonne âme si on n’aime pas les animaux. " La femme au chien reprend son souffle après tant d’émotions et t’explique tes quatre vérités : " espèce de nazi ! "... Des flics en patrouille te repèrent. Dans ton groggy tu les confonds à tes agresseurs et leur saute dessus, " encore un junky, se disent-ils, qui s’est fait tabasser par son créancier. – Non, rétorque le collègue, un prostitué qui s’est fait refaire le portrait par son mac. " Soixante-douze heures de garde à vue et, manque de place et de pot, tu te retrouves avec le gros africain cent cinquante kilos à la pesée. Étrangement, tu lui rappelles son ex. Racket, crachats, insultes, tu lui fais à manger et ses lessives. La nuit il pleure parce que sa maman lui manque, le jour tu le consoles comme tu peux, avec les moyens du bord et tes fesses. Ah non ! Je mangerais pas de ce pain là ! Les deux molosses à Élysène faisaient le pied de grue sur le trottoir opposé confortablement installés dans leur belle Audi A8 vitres teintées. Parfois ils sortaient s’étirer et finissaient par s’en aller dépités. D’autres prenaient le relais. " La garce à les moyens ! " Gaby était bien obligée d’acquiescer et oui elle déplorait la situation autant que toi. " Le salaud a dû planquer le magot en lieu sûr, il a le nez crochu ! C’est le genre à enterrer dans le jardin ! "

Ecrit par Jokeromega, le Mardi 16 Janvier 2007, 17:43 dans la rubrique "Chantier fermé".