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Au carrefour des impasses

On pourrait croire que l’homme savant est plus sage, et en effet, il apportera plus de nuances à l’évaluation de ses contextes mais ces derniers n’en seront pas pour autant plus aisés, ni même plus sagement aboutis. Plus connaisseur, il est comme cet homme au carrefour de quatre issues menant chacune à l’impasse. Il sait ! … qu’aucune n’aboutira, en tout cas pas plus loin que le temps d’atteindre son impasse, il le sait. Alors bien souvent il tergiverse tant, qu’au final il finit par rester coincé beau milieu du croisement, bafouillant d’un lumineux à l’autre. Tandis qu’il est cet autre homme, innocent il se réjouit d’autant de possibilités offertes, c’est même trop, aura-t-il la durée de tout explorer ? Enjoué, il s’élance à l’assaut de l’avenue aux lampadaires les plus inspirants et il cavale il danse il trépigne. Tant et tellement qui se profile... Jusqu’arrivée l’impasse. Là il se fige, juste un instant, un peu déçu mais déjà il rebrousse chemin et plus animé encore s’en revient vite au carrefour explorer telle autre issue. Oh... Sans doute finirait-il par s’épuiser, et vider chacune de ses envies, chacun de ses mirages feu de paille, mais il est déjà vieux et après tout combien de temps lui reste-t-il à mijoter ses échecs ? À peine le temps de dire ouf qu’il est parti. Au suivant.

Quant à notre homme fort savant, celui-là finira par s’asseoir et contempler la place grouillante plaque tournante des bifurcations de la vie, écœuré ou résigné, il observe et annote, tandis que les trains de marchandises passent, les énervés klaxonnant les gentils cèdent le passage, parfois un accident mais déjà ! Le train-train quotidien des hommes affairés reprend ses droits, la fourmilière doit poursuivre. Mais quoi ? Oh... les impasses sont lointaines et multiples, il faudrait plus d’une vie de voyage pour chacune les explorer, voilà, c’est pour ça qu’on enfanta les mortels, pour qu’ils pussent courir après leurs horizons sans trop se décourager ni comprendre que l’horizon jamais ne s’acquiert, chacun de nos pas le repousse d’un même pas égal, et aussi, pour que ceux qui décident de faire halte disposent de suffisamment peu de temps de sorte que la délivrance soit prochaine et promise. Mais admise, comment ! Hein, pas acceptable, c’est moche. Finalement bienheureux les pauvres en esprit, ils galopent après leurs illusions sans jamais atteindre l’heure du réveil, déjà enterré tout ça ! C’est cela la mortalité, ou passer le plus clair de son temps à concevoir sa déception, quand il ne s’agit pas du plus platonique encore désenchantement. Les jeux sont faits, il ne reste plus qu’à jeter les dés de son quotidien aux orties.

Enfin... Ceci est sans doute une vision accidentée des possibles de la vie (humaine). Soit. Quand je m’engage dans une voie, attachez vos ceintures ! (Mais qui sera mon airbag ?)

Ecrit par Jokeromega, le Lundi 28 Novembre 2005, 20:40 dans la rubrique "2.Intellections".