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Ces pensées qui abîment, Agence cybernétique de songerie adulte

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Sensitive people, attendez, je vous explique...

Il faut que j’écrive il faut que j’écrive je le sens ! Ah quand ça commence quand ça frétille, c’est le moment ! C’est l’appel inconditionnel, le dormeur doit se réveiller. Allez vampire, en avant, il est l’heure de se déterrer. Ah non, ça c’est le zombie. Soit.

J’ai tant et tellement de sujets d’idées et encore et toujours, qui s’égrainent au fil du temps des égarements, les bifurcations, les autres genres de la vie qui sollicitent, on va au gré ou malgré soi. Mais je suis garçon convaincu – sans convictions toutefois, je n’affirme que pour la frime, voire la parodie, et le panache, ici est le royaume du doute, que cela soit su ! (une fois pour toutes). Convaincu, il faut persévérer. Poursuivre ! Alors me voici. Qu’ai-je lu qu’ai-je à dire, qu’ai-je vécu ? Hm, l’ordre est délicat. J’ai commencé par vivre, puis j’ai dit des choses, ensuite débutais-je de lire. Ça nous situe où, tout cela ? Oh... J’en ai d’autres à raconter, j’affine, je poursuis (donc), je creuse, oui voilà, je creuse. Et ce que j’y ai trouvé ! Des affaires, je vous dis pas ! Mais si, bien sûr que je vais le dire car voyez-vous, sans vous je ne suis rien. Sans les autres c’est l’indifférence à perpétuité, autrui est notre sauveur, notre raison d’être, non, pas d’être mais notre raison à devenir, se montrer, se faire aimer, ou haïr ! Mais oui ! Mais point de silence, nous sommes des affectifs, presque tous je le pense. À divers degrés, selon diverses manifestations mais des sensibles, We (all) are sensitive people, en dépendance du regard et des caresses, on désespère d’un coin de soleil à l’ombre protectrice de camarades émérites, des amours et puis tous les autres, que notre existence ait brillé dans leur champ de perspective, sinon quoi ! Hein ! Sans l’autre à quoi bon ! Allez-y arguer contre cela ! Et les solitaires alors, les purs de purs, endurcis à la moelle, ils s’en sont bien affranchis, des autres ! Hé bien, déjà, je demande à voir, je serais curieux du gigantesque de la brèche qu’ils subirent, j’en ai l’intuition, ceux-là peut-être étaient-ils plus sensibles encore, ils ont pas supporté, alors ils ont fui. Quand bien même d’autres motifs les animèrent, pour être solitaire, on a besoin des autres ! Mais oui monsieur, rien de moins ! Pensez-y, dans un monde à créature unique, ça existerait la notion de solitaire, hein, est-ce qu’on aurait inventé le mot seul, si de civilisation en civilisation il n’y avait eu place que pour un, et un seul, individu à la fois ? Allez-y, je vous attends (de pied ferme). Pour le reste, tout qui bouge, j’ai des sables mouvants dans la vie. Et des envies ! Oh que d’envies et désirs et folies, des euphories. Voilà, des euphories. Parlons-en, alors, ces gentilles délurées.

Les euphories, hm, c’est pas de tout repos, ça prend sec et ça porte loin. Puis ça vous lâche en plein milieu. Bonne chance... Tenez, quand je lis, ou que regarde cette (maudite – quoique...) télé, toutes ces fois que je vibre, au feu ! Je vous le dis, au feu et à sang, je prends tout, au comptant ! Mais nul pompier pour éteindre mon incendie. Après on se débrouille, tant bien, que mal, aussi... Tout à cœur moi, plein la poire, j’éponge tout, mais tout je vous dis, sans précautions, à bras le corps, plein ma carcasse, après je fais le décompte des blessures, je mets ma joie en berne, ou ma colère, c’est selon. Parce qu’aussi, j’aurais dû prévenir, l’euphorie, c’est pas que bonheur, moi j’ai dit euphorie, d’accord, mais bon, aussi, il y a l’euphorie rageuse, je veux dire, l’émotion que c’est du cinglant (comme l’euphorie), du vaste, et comment! (comme l’euphorie), du furieux, comment non ! Comme l’euphorie... Mais attention les intentions, parfois, la guerre ! J’enrage, je la supporte plus leur idée, comment ils ont pu, hein, toi là, oui toi comment tu oses, et en plus tu exposes, et en public et tu insistes, tu t’y crois ma parole ! Tu n’y penses pas ! Oui, voilà, là le fond du fond du problème, ils ne pensent pas, ou pas suffisamment. Oui ça va, je sais, il en est qui pense trop, vous énervez pas, je sais, je me connais... Mais je l’enfonce, parfois, ça fait mal, j’écoute, pensez bien, écouter j’écoute et même plus, je m’imprègne. Justement, je m’imprègne... Les traces que ça laisse ne sont pas toujours à ma pointure – évidemment bien sûr, mais parfois c’est si inadéquat, les pieds en sang, vous savez, hein, vous savez n’est-ce pas ? J’espère... –, alors ça coince, j’ai les sentiments qui boitent, moi je me fais déboîter. Oh, allez pas croire, je résiste (et comment !), je tiens bon. Plus même, je m’obstine. Et donc, à force, ça use... Toujours est-il qu’on a besoin des autres, moi plus qu’un autre, ou, au moins autant, oui voilà, j’ai beaucoup besoin de vous et vous n’avez peut-être pas besoin de moi. Ça va ! Je connais la chanson ! Je vais vous en donner de la mélodie, attendez ! Mais non, j’ai besoin, et pas qu’un peu, on a beau dire faire masquer comédie et tout le touin-touin moi je vous le dis, ici là net et sincère, sans vous je ne suis rien.

Je ne sais plus, j’avais quelque chose sur le feu de la conscience mais perdu l’affaire, je me suis relu, voilà, la conscience... professionnelle, le travail bien fait bien accompli et j’ai été payé d’oubli. Merci les neurones ! Soit.

Et les autres tiens, j’en ai vus, les écrivains par exemple, y en a, ils me font peur, mais ce qu’ils m’effraient, alors là ! Si je devenais comme eux... Comprenez, je le sens, c’est pas la bonne pente, oh bien sûr, c’est de la qualité, de grandes œuvres, ô que oui, pensez bien, certains, des maîtres (que de délices même), mais leur vie, hein, leur vie... Pas enviable, ah, la postérité, bien sûr, mais la postérité c’est bon pour les autres, il a que faire, prenons, allez, à tout hasard, il a que faire Charles que le cadavre de Baudelaire soit numéro un des ventes de poésie sur Amazon France, hein, le macchabée tout crevé, bouffé depuis lurette, hein, ça risque pas de lui rajeunir les artères, voilà, il n’en profite pas, nada, la pire des arnaques, honteux. On a besoin des autres MAINTENANT, it’s now baby, and never again. Never again... Ok ? Clair ou pas ? Hm... Pas assez peut-être ? Ah, on en veut, on en aura, j’arrive.

Ah, tenez, je l’avais écrit d’avance, mon petit mémo :

Je ne voudrais surtout pas devenir comme ces écrivains vus à la télé.

Là, tout de suite, je pense à François Weyergans, monsieur Goncourt 2005 (non pas que j’adresse l’identité d’un artiste au palmarès de ses titres et médailles mais bon, on sera indulgent). Et il disait François, en interview spécialement enregistrée solo, il disait qu’il avait hâte de repasser derrière la caméra, car l’écriture est une embarcation si solitaire, personne à qui tapoter l’épaule et dire bien joué, ou n’importe quoi ! Personne donc, alors que la réalisation cinématographique vous oblige au contact, pas moyen sinon ! À part ça chouette propos, assez marrant, humour malin etc., sauf que je le trouve incapable à la lecture, il se lit haché et inexpressif, enfin moi ça ne m’a pas convaincu (moi qui suis convaincu)son expression scénique, heureusement qu’il se place derrière la caméra. Bon bref l’interview terminée on passe au reste de l’émission littéraire (Mille feuilles, sur La une, chaîne nationale publique belge)et là, un jeune auteur dont le nom m’échappe, mais dites-vous qu’il semble à sa trentaine échouée, beau brun ténébreux, un brin de ténèbres, voix plutôt violente, enfin, sorte de rage sous-jacente, une blessure en latence, ah, attendez, il a écrit un bouquin sur la banlieue, mais absent du cliché délinquant, hm... Ah je ne sais plus ! J’ai la mémoire sélective, faut comprendre... Soit. Notre écrivain mystère exprima son approbation quant aux propos de François Weyergans, sauf... En ce qui concernait la solitude. Selon lui on était peut-être, en fait même cela paraissait fort évident... on était plus seul encore en plein tournage cinématographique (lui aussi réalise). Savez, seul au milieu de la foule. Hé bien ce beau ténébreux trentenaire n’a pas été assez seul, car sinon il saurait que la solitude se pratique enfermé dans une pièce. Dehors c’est jamais pareil, oh bien sûr on l’éprouve le sentiment d’abandon, le vertige infini. Mais il n’est jamais autant infini que dans le calme de sa chambre, lorsqu’il n’est plus le moindre remous de distraction, nul courant pour emporter, l’apathie a carte blanche dès qu’elle exige. Non, il ne sait pas exactement de quoi il parle, François lui il sait. Et moi je l’ai bien reconnu. François t’en fais pas, le message est passé cinq sur cinq, je sais très bien ce que tu as exprimé, l’isolement dans la chair, et pas que dans les impressions, lorsqu’il n’y a plus à dire, c’est le silence ou la sénilité(on parle tout seul), je n’en avais pas besoin, mais c’était suffisant. Pour aujourd’hui donc, ce sera tout, suffit ! Olé ! 
Ecrit par Jokeromega, le Samedi 3 Décembre 2005, 00:51 dans la rubrique "2.Intellections".