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Ces pensées qui abîment, Agence cybernétique de songerie adulte

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La méchanceté spontanée

La nature m’a donné beaucoup.

D'ailleurs elle me le fait payer chaque jour.

J’avais pensé cet aphorisme il y a quelque jours d’ici, puis je l’avais laissé diluer dans l’oubli, plus ou moins. Et je voulais, là, tout de suite, gonfler mon joueb de quelque chose supplémentaire, remplir, combler ! Dont acte. Le seul hic, je suis d’humeur ailleurs, mes intentions sont ailleurs, autre chose me suggère, d’autres sensations. Mais... c’était pratique, j’avais un (bon je crois) début, une entrée en matière. Puis faut voir, évidemment... En même temps ce n’est toujours pas de l’histoire que je raconte ainsi, c’est de la philosophie du moi. Je tourne en rond, et en profondeur. Est-ce judicieux, est-ce valable ! Je me le demande, chaque jour un peu plus. Je me dis que oui, au fond, ça se tient et même, ça s’enracine, c’est robuste en plus, ça paraît spirituel, essentiel. Mais je pourrais faire un effort ! Faire en sorte qu’il y ait histoires à raconter, qu’elles soient le vecteur d’idées et non pas, tel que je procède pour l’heure, se vautrer plein pot dans sa réflexion, délaissant le plaisir de la narration à un je ne sais pas quand. Pourtant j’en suis très conscient, écrire est une entreprise destinée à autrui. Sinon je penserais presque exclusivement en moi-même, quoique l’écriture puisse permettre aux pensées une certaine structure mentale, plus évidente parfois, on profite de la mise sur papier, donc mise à jour aussi parfois, sans compter que la trace mémorielle est alors, d’une certaine façon, parfaite, etc. Mais on s’en fout !

Bon, ça ne va pas ! Rien de tout cela n’est accrocheur, où les frémissements ! Hein, où ? Je m’enfonce dans de sourdes lourdeurs. Et j’espère des échos ? Non mais, je rêve !

Voilà, je devrais être méchant, c’est si pratique de rager sur tout ce qui bouge, et irrite, comme allez, si vraiment je voulais enfoncer des portes ouvertes, tenez, cette année j’ai suivi la Star Academy (5) avec plus ou moins assiduité, dans cet espoir de reposer mon cerveau 45 minutes par jour et d’aussi observer ces choses qui se passent, vous savez, la société ses roulements les petites machinations etc. Bon, je me suis pris au jeu, de toute façon, faut pas nier, même si ça gave grave, toujours j’ai fini par y retourner, je suis curieux et je m’ennuie, puis on a tous plus ou moins ça de voyeurisme. Et donc, ce qui m’a irrité, entre autre toutes choses, enfin non, ça ne m’a pas tant que ça irrité mais écoutez ceci :

Il y avait cette académicienne assez forte, bien ronde, rien d’obèse, enfin, ils l’ont pour sûr mise au régime, ça a fondu, un peu, comme ça dira-t-on. Bon, ça, je m’en balance, mais le truc, la gamine là, bon, d’accord, elle avait ça, oui ça aussi de voix, mais le reste, oh que navrant ! Rien d’artiste, faut jouer franc jeu, bon, je lui en veux pas, et personne peut en vouloir de choses pareilles, ça tombe injuste à la naissance, ces dons-là, mais bon, quoi, elle a fini par tout remporter, enfin, elle ira en finale quoi, hein, imaginez, les profs, hein, les profs aussi faut les prendre avec son grain de sel mais tout de même, les profs, marioles jusqu’à un certain point mais lorsqu’ils assènent depuis deux mois que la petite c’est pas mal mais que, elle n’a aucun univers artistique, oh, je sais pas, mais si c’est pas un message au public ça ! Mais le public, lui, quand il a décidé que c’était son chouchou quelqu’un, allez-y le faire modifier ses intentions, il démord jamais la masse ! Pourtant c’est pas faute d’avoir insisté, merde quoi, les salauds – parce que c’est vite salaud un ‘critique’ de casting, même, c’est honteux moi je le dis, parfois c’est tellement sans pitié, ça condamne comme ça, d’un coup!  Toi c’est merveilleux. Et toi c’est caca. Comme tels les mufles, sans cœur, ça cingle comme le fouet et pire même, parfois, ça te demande ce qui ne pourrait jamais arriver, ce que le malheureux candidat ne saurait jamais, à toute sa volonté offrir, dans mille ans qu’il y parviendrait pas mais non, les profs ça le voient pas, ça, ou ça veut pas le savoir, je sais pas, les derrières de coulisses, bon, soit. Et la bien portante là, le public l’a sauvée sans relâche pourtant mince, c’est pas que les autres candidat(e)s déméritaient, que non, en fait, ils apportaient bien plus (enfin, ça reste relatif, hein, faut se remettre dans le contexte de la téléréalité...). Seulement voilà, le public avait son idée. Et son idée au public, ah, son idée ! Allez savoir ! Mais moi, je sais ! Attendez, je vous raconte ça :

La fille là, hein, la petite (grosse), elle est, comment dire, elle se la joue pas, voilà, elle écoute aussi, bien docile voyez, hm, et pas fière plus que ça, enfin si mais bon, faut les moyens aussi et la pauvre hein, comprenez, à côté c’est tout fin, hein, tailles (presque) mannequins donc, hm, enfin on voit ça d’ici, va pas se la ramener, pas plus que ça et puis, aussi, surtout même, elle a pas d’univers artistique, ça pour ça les profs ont tapé juste, ça leur arrive. Finalement quoi, moi j’ai bien vu, les profs, en ont fait trop, parce que, hm, quand on paraît martyr ça éveille la sympathie spontanée, et pour sûr, comment le public a voté en masse pour la malheureuse. Mais attendez, minute papillon, quand je dis martyr, faut comprendre, de profil bas, hein, ça s’entend, ça coule de source ça, parce qu’allez pas contrarier les habitudes des gens, hein, parce que là aussi vous risquez le pilori, mais bien seul là, hein, ça c’est du martyr dégueulasse, on s’en débarrasse le plancher au plus vite de la sale gueule. Non, faut du profil bas avec un peu de couleurs, juste ça que les gens puissent identifier, et un peu d’hypocrisie, aussi, mais quand même assez discrète, dans la moyenne humaine quoi, en un peu mieux, je suppose. Donc, en somme, faut se mettre en évidence de façon banale et bienveillante, gentille, avec un petit plus, mais sans plus quand même. Ou alors faut vraiment, mais alors là vraiment bluffer la marmite, les ébouillanter bonne fois pour toutes les badauds, qu’ils en prennent plein les miches. Mais cela est un jeu des plus risqués. Soit. La petite donc, sauvée en masse. Élue reine du jour, si vous voyez ce que je veux dire, et le truc, moi je dis, c’est que, tiens, mon père même le disait :

" Ah, tous les difformes, les gros les gras les gagne-petit, les corons etc., tout ça là, ça va voter en masse, elle revient bien à la moyenne ". Voilà ce qu’il a annoncé, à peu de choses près et vrai, le lendemain de son sacre (en demi-finale), au supermarché, trois bien portantes caissières en discutaient " Ah, y en avait marre de toujours voir des sveltes gagner ". Bon, non, elles l’ont pas formulé tel quel, elles ont désigné leur ras-le-bol par minces. Voilà donc. Moi alors, et en général de tout ça, et même, en général de plus que ça, j’ai eu envie de déclarer que

La médiocrité bienveillante a (une fois de plus) triomphé.

Mais voilà, ce serait méchant, bon oui, ça paye bien la méchanceté (gratuite si possible), en général, ça rapporte la critique malfaisante, savez, enfin suffit d’ouvrir les magazines les journaux, allumer son poste de télé, écouter les remarques en cercles fermés (quoique ouverts à la cruauté généreuse).  La dénonciation enjouée de tel ou tel trait désobligeant suscite un engouement souvent immédiat. On aime se défouler, c’est exact ça. Oui, tandis que beaucoup beuglent paisiblement, ou avec grand bruit mais toujours, paisiblement, d’autres se soulagent à médire sur ces derniers, ainsi qu’au dos d’autres encore et même, sur tout le monde en fait, du moment qu’on trouve prise à mordre. Voilà, débile ou méchant. J’ai résumé la vie de l’homme. À peu de choses près. Mais en gros, c’est ça.

Mais moi, débile, je le suis pas, et méchant, oh je sais l’être mais non, vraiment, j’aspire à de plus ‘nobles’ façons mais dans ce cas alors... On reste humain ? Et est-ce viable ? On verra, je vous en dirai mes nouvelles…

Ecrit par Jokeromega, le Mercredi 7 Décembre 2005, 21:28 dans la rubrique "2.Intellections".