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Une si belle escroquerie

L’écriture est insuffisante. Qu’elle aille se faire foutre !

En manque d’absolu, je rage de l’art, d’être une si belle escroquerie.

Il faut que je tombe amoureux, ça me sauvera. Et il faut que la cible de mes flèches soit animée du même amour, ou d’un proche amour, ça me préservera.

Ça n’aura qu’un temps je le sais (ou du moins je crois le savoir), mais ce sera toujours ça de gagné sur le territoire des ombres.

Je parcours des blogs, même des blogs qui sont biens, je parcours des livres, oui ça m’arrive, je sais résister aux suggestions dans lesquels les bons auteurs me plongent, je sais résister à mes propres idées impliquées, et terminer leur bouquin, rester fidèle ne pas s’en aller dans ses propres intimités, je sais je sais mais oh ! Assez, suffit, ce n’est jamais ça, jamais l’absolu dont je désespère alors il me faut une euphorie qui de sa naturelle fulgurance me transporte au bonheur, la béatitude même, tant qu’à faire, quelque chose qui apaise, console, guérit, au moins pour un temps, oui pour un temps…
Je me demande au fond qui de l’art ou du bonheur a raison. Et la notion d’avoir raison a-t-elle lieu d’être ? Et encore, une telle dichotomie supposerait qu’on ne puisse simultanément obtenir l’art et le bonheur, ils seraient intrinsèquement antagonistes, c’est possible ça ? Je ne sais pas, mais je crois que c’est plus subtile que cela.
Oh, hé puis, a-t-on vraiment le choix, finalement allons-nous à l’art ou est-ce lui qui s’impose à nous ?
Quoi qu’il en soit, rare est l’œuvre d’art qui s’impose à moi, c’est insuffisant, puisque je vous le dis ! Et croyez pas, moi premier, je suis ma cible de prédilection, BAM BIM BOUM, j’en rate pas une, je suis mon souffre-douleur attitré.
Mais aussi, dans le même ordre d’idée, allons-nous au bonheur ou est-ce lui qui s’impose à nous ?
Et vous l’aurez deviné, rare est l’œuvre de bonheur qui s’impose à moi. J’ai peut-être ascétisé ma vie, ou alors ce n’était que l’affaire de dominos immanquables, les forces d’abattement étaient en marche depuis le départ, ce n’était qu’une question de temps, pour que le tableau prenne forme et vie. Voilà, le tableau a pris ma vie. Et j’ai pris le tableau pour vie. Je suis l’acteur de ma propre mise en scène ! Ha ! Elle est bien bonne celle-là ! Tu parles ! Rien de valable, que du foutoir, que des misères, du malheur au quotidien, je t’en donnerais moi, des mises en scène, ah, pas timide le gaillard, l’enfoiré ! (il fallait que ce soit dit)
C’est ce que je reproche à l’art de qualité, il a une telle soif d’absolu – d’un acharnement inextinguible et insensé – qu’il a cette fâcheuse et durable tendance à tyranniser la vie de son auteur ainsi, et là ça devient critique, que celle des autres, il impose spontanément volontiers sa petite philosophie à tire-larigot, comme si les autres existences plus tranquilles et moins intéressées vivaient de moindres aventures et qu’il fallût les sauver d’elles-mêmes et leurs faciles ignorances, comme si la conscience accrue avait plus de légitimité que le reste, comme si c’était la raison d’être. Non, c’est la raison sans doute, la raison accrue, mais on a été pour moins que ça, d’ailleurs, pour être il n’est nul besoin de raison. C’est la conscience qui la cherche sa raison. Mais être c’est autre chose. Allez, tous au bistro ! (je plaisante)

Ecrit par Jokeromega, le Samedi 7 Janvier 2006, 06:38 dans la rubrique "2.Intellections".