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Ces pensées qui abîment, Agence cybernétique de songerie adulte

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Et tout, et tout... et rien !

--> extrait

J’ai dit : " réseau ", et l’hologramme fut.
Achetez Dubaï, achetez l’avenir. Achetez maintenant !
J’étais gavé des spams pour riches, malheureusement j’étais sur la liste, et je refusais de payer une protection publicité, c’était du racket un point c’est tout. J’ai dit : " euronews.fr ".
Hé oui, depuis hier la Chine est deuxième puissance mondiale, en effet, lors du deuxième trimestre de cette année son P.I.B. a encore augmenté de 4% par rapport au précédent et de 7% par rapport au dernier trimestre 2011. C’est un nouveau record et...
...et j’ai dit : " archives ".
Avec les nouveaux disques durs de plus de 100 Peta-octets (1Po = 1024^12 octets)ainsi que le système d’archivage compressé on en avait pour environ dix mille ans de programmation télénumérique, si à cela on ajoutait les radios numériques et les données scripturales numériques on pouvait passer le reste de l’humanité bien au chaud. J’en avais marre du futur, chaque homme était aliéné, il était bien loin le temps où un grand et fort et vaniteux et magnanime tyran pouvait se targuer de bientôt mettre à genoux la terre entière. On savait très bien depuis très longtemps que l’univers était très vaste en étendue, en temps, et en matière ; on savait aussi qu’un seul grain de sable comportait des milliards de milliards d’infiniment petits, et on savait que malgré tout ce savoir on était loin de savoir grand chose. Ah satanée vie ! Satanée conscience ! Les données s’entassaient et notre espérance de vie stagnait, c’était moche. Même à négliger le reste de l’univers, la seule planète des singes grouillait dorénavant d’intarissables connaissances et théories, j’étais malade, j’étais humilié par le progrès des sciences, des communications, des transports ; il fallait être fort docile pour ne pas rager de ce monde vrombissant qui laissait ton orgueil sur le carreau. Tu n’aurais jamais le temps de tout découvrir, ni même de tout découvrir des grandes œuvres, ni même de tout découvrir qui pût te toucher en ton être intime ; rien que l’héritage était trop imposant. Philosophes, romanciers, poètes ; mathématiciens, physiciens, chimistes ; biologistes, médecins, neurologues ; ADN, ARN, peintres et princesses, les mignonnes les salopes ! ha ! ha ! ha ! ha ! malheur ! malheur ! malheur ! infâme singe décadent ! c’était mieux avant, lorsqu’on grimpait à l’arbre ignorant et joyeux ! ha ! ha ! ha ! foutre ! Et après l’héritage venait l’avenir brûlant, consumant, répandu mille fois plus que tout ce qui fût jusqu’alors, ha ! ha ! ha ! La loi exponentielle était NON compatible avec la chair humaine ! Voilà tout ! Voilà tout ! On allait à catastrophe, à désastre, à la merde oui ! Notre carcasse avait pas été prévue pour tant d’infamies intégrées, parce que oui, à présent on la savait notre infamie, et autrement plus monstre que ce que les religieux avaient bien voulu nous gaver, ah ça oui ! On connaissait combien nous étions rien, vides, minuscules, ridicules, risibles ! Et résister était inutile, notre temporalité était indigne de l’univers. Ha ! Grands groupes, réseau, milliards de singes et milliards d’années, tout ça c’était kif-kif, c’était le même ennemi, la même douleur, la même sentence : condamné à n’être rien. Tous ces scientifiques me dégerbaient au plus haut point, tous là ! à travailler en groupe ! En groupe ! Satanée invention que le groupe ! Moi je voulais être Dieu, créer et détruire. Un point c’est tout ! Je voulais être le Dieu de mon univers et les autres étaient là pour faire-valoir. Un point c’est tout ! Je voulais l’infini de mon ego rassasié et l’éternité de ma beauté révélée ! Un point c’est tout ! Je voulais exulter, déprimer, rengranger, rengainer, rempiler, ravager, ranimer, animer, affiner, accroître, grandir, gronder, salver, sauter, saucer, singer, sortir l’univers de ma vie du trou de son cul ! Ha ! Mais j’étais pris dans le chaudron des mille et millions d’affaires ! J’étais où, moi ! Hein ! Où ma place, où mon règne, où ma joie, où ma gloire ! J’étais infâme, infâme, infâme ! Trop de langues, trop de dialectes, trop de frontières, trop d’inaccessible pour mon art, l’écriture se bornait au domaine de sa langue, et ses traductions improbables, ses lecteurs inconsistants, son époque et quoi ! La postérité c’était quoi ! Deux siècles ? Dix siècles ? Mille siècles ? Foutre ! L’univers riait ! Ha ha ha ! Ignoble créature ! Si vaniteuse, si infirme, infirme ! infirme ! infirme ! Le poète était faible, le romancier sénile, le scientifique besogneux, le peintre indigent, le politique éphémère, la femme trompait, l’homme gueulait, le singe grimaçait, moi je tanguais, tanguais, tanguais ! ha ! ha ! ha ! ha ! Foutre ! Foutu ! Bourru, bourré, roué ! On m’avait bien roué ! Comique au fond ! Ha que comique la vie d’un homme ! Et personne viendrait sauver, ni Dieu ni père, ni mère ni croix, ni gloire ni chant, ni patrie ni nulle théorie, nulle aventure nul mensonge aucun mirage, j’étais fait, fait ! fait ! fait ! et vil, oh que vil ! Ah ! Ah ! Â… Trop triste, trop dur, trop inhumain. La vie d’un homme, c’était l’invention la plus inhumaine.
J’ai irrupté furieux dans leur nid retranché :
" On est rien ! Bande de salopes ! "
Et j’ai claqué tant la porte qu’elle craqua un peu. Je suis sorti. J’ai rencontré un jeune qui toisait vilain.
" Qui tu regardes ! " qu’il m’a agressé.
" Un singe de plus " que je l’ai méprisé.
On était programmés pour se foutre dessus mais je sais pas, peut-être la géhenne contenue en mes yeux qui l’a découragé. Ha ! Même les connards répondaient plus à l’appel, où le monde allait ! Bon sang de bonsoir !
Moi, je voulais pas grand chose au fond, juste mon univers et sa divinité, rien de plus, j’étais pas difficile, nul Olympe ni disciples, juste l’infini de ma vie. Mais non ! Déjà trop, oh que bien trop ! J’étais un vecteur de génétique et de savoir, un parmi tant d’autres, avant, pendant, après ; on se succédait indéfiniment ; big-bang, espace, temps, matière ; poussières, nuages, étoiles ! Fusion, planètes, cailloux ; expansion, raffinement. Minéral, organique, eau oxygène microbes ; duplication, reproduction, complexité ; nageoires yeux cerveau ; pattes ailes bouche ; prédateurs prédatés ; crustacés insectes poissons, amphibiens, reptiles dinosaures mammifères, singes, singes, singe, songe ! Songes-y mon petit, d’où viens-tu où vas-tu… Entre les deux c’est toi ! Ha ! La bonne blague ! À quoi bon, si infime et infâme…
J’avais perdu l’amour. Il ne restait que la mort.

Ecrit par Jokeromega, le Vendredi 24 Février 2006, 14:39 dans la rubrique "Chantier fermé".


Commentaires :

  Strangule
06-03-06
à 15:17

Vendu !