J’emmerde l’univers, j’emmerde Dieu.
C’est moi l’univers, et je suis divin.
Je crois que je m’emmerde…
Oh, encore une pensée à la volée, comme ça, discrètement…
Il y a tant à lire, et découvrir, tous les talents de la terre, passés et qui arrivent. Impossible. On passe à côté de tout, ou presque. Allez, encore le hasard qui a le dernier le mot. Et s’il ne l’avait pas on se plaindrait de dictature.
Pendant ce temps, je suis tiraillé entre l’oppressante perspective que m’exercent les mille et mille chef d’œuvres que je ne découvrirai pas, faute de temps, ou d’engouement, et ce sentiment que peu importe, tout cela finirait par m’ennuyer et attrister. Ça reste de la viande qui pense, voilà tout. Mais je suis curieux ! De moi-même... Un peu du reste. Je ne sais pas, il me semble, oh je me perds... Ce n’est jamais ça.
Je sais ! On passe à côté de tout, ou presque... Déjà dit, oui, mais que voulez-vous, on fait que se répéter, depuis des lustres ! Oh... La connaissance s’élargit, oui mais voilà, la carnation reste de même capacité contenante, hein, ça fait quoi de mètres cubes, un corps bien fourni ? Pas un ! À peine quelques litres... Et encore, à l’ombre ! On se déshydrate plus vite qu’apparaît le crépuscule. C’est triste.
Et mes lectures alors, et mes découvertes en tout genre, ma petite culture, ma tendre fleur, l’art bien gentil, hein, tout ça, où que mène ! Pourtant je frustre de tant de beautés qui échappent, et que je laisse filer mais non, décidément, il faut se résigner, c’est ainsi. Voilà, c’est moi la grande œuvre, voilà, moi l’essentiel, la substance et le sujet, le grand tout, moi Dieu moi les choses moi la raison et sa cause, moi et moi seul, après plus rien ! J’aime... Pas croire, j’aime à aimer, j’y aspire même ! Mais quoi, sans moi où l’amour ? Plus rien de concerné sans moi, le vide. Moi qui vide les journées, moi qui lève les fatiguées matinées, et les soirs avec, je les embobine dans mes nuits blanches, sans moi rien d’animé, je suis le créateur, qu’on se le dise. Je me le dis...
Tout seul merde, Dieu est tout seul ! Le monothéisme est la pire des saloperies. Où es-tu ma Vénus ! Même pas un Hadès à se mettre sous la dent, allez, au moins un petit Lucifer, que neni, nada ! Au régime ! Je construis un monde de fatigues, une terre aride, malgré de fertiles mirages (parfois), c’est vicieux un esprit malin, ça voit loin, beaucoup trop loin... On a vite compris sa mauvaise tangente, on part en asymptote de la vie. Alors à la découverte, au refuge, à la fuite, au sursis ! Trop court, j’en veux plus. Trop long, je n’en peux plus.
Puis, tous ces talents étrangers font peur (parfois), où ce florilège me situe-t-il ? Oh... À ce niveau-là on ne compare plus, je suppose, je suppose... Mais quel niveau ! Qui pour le dire, qui vérifier, qui sentir, un peu savoir, même ! Faudra chercher. Par contre, mille pour critiquer, et mille de plus pour tout affirmer, à base de rien, ou de médiocre, c’est selon. De toute façon la médiocrité me fait l’effet du vide. Je veux dire, elle me fait pire que le vide dont je remplis mes journées. C’est dit. J’y reviendrai, je sais... Thème récurrent, je commence à connaître mes chansons. Je suis un classique, voilà ! Ça de gagné ! Mais ensuite ? Tout à perte, faut bien avouer, à défaut d’abdiquer...
Demain ! Demain... il faudra écrire quelque chose de gentil, bien ordonné, avec des points et virgules dociles, si si, j’insiste, ce sera sérieux et bien odorant, ou peut-être pas, mais structuré ou non, je sais ! Ce que je veux : Autre chose, voilà, je veux des innovants. Toujours ! C’est une course contre la mort, rien de moins. Alors... Vroum vroum, en avant !
à 21:40