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Ces pensées qui abîment, Agence cybernétique de songerie adulte

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Si vous permettez, un grain de sable.

La science remet en question la manière de penser au sujet de la signification de la vie, car non seulement elle nous explique comment le monde est fait, mais procure les éléments indispensables au dossier qui nous aidera à prendre des décisions d’ordre moral tout en enrichissant le contexte.

Hubert Reeves

Hier soir, vers quatre heures du matin (hier nuit diront certains, aujourd’hui matin diraient d’autres), j’ai pris une rediffusion en cours sur TV5, notre astrophysicien d’origine québécoise s’y illustrait avec grand verbe et grande verve. Les idées étaient claires, c’est un fameux vulgarisateur, les explications étaient légères, oui, c’est un grand vulgarisateur, et l’homme était frais, oui il avait raison de vulgariser, il a le souffle qu’il faut.
Bon, mais non, je réfute sa bonhomie éthique, la science n’aide en rien à prendre des décisions morales. Enfin, je veux dire, si on pousse le raisonnement loin dans le vice, ce qui est MA spécialité, je dis que quand on connaît la science, si on veut y rester fidèle, on devient cynique comme caillou, donc assez indifférent somme toute. Je vous dis pourquoi, simple exemple :
Il y a deux cents et quelques millions d’années (si ma mémoire me fait honneur), 95 % de la vie maritime et 70 % de la vie terrestre s’éteignirent définitivement suite à la collision d’une météorite sur le globe. À partir de ces données purement scientifiques j’affirme qu’alors, sur base de ce simple fait, mais l’univers en regorge, j’affirme que toute éthique d’aspiration scientifique est une farce hypocrite. Franchement, une discipline qui t’apprend à mieux comprendre la nature ne peut que te mener à plus de cruauté, et encore, la cruauté supposerait une quelconque implication d’ordre sentimentale, non, dans ce cas il s’agit d’apathie, d’absurde, de mécanique, ou disons d’une sorte de rouages célestes qui dépassent et foutent rien du tout de nous. On est que des volumes qu’occupent des atomes disponibles, et l’éthique c’est bon pour nos petites natures, parce que scientifiquement parlant la vie de l’homme ou pas c’est juste une question de faits, sûrement pas de valeur, ni de principe, ni de sacré ou quoi que ce soit. Oh, je dis pas que c’est ce que le vénérable Hubert Reeves prétendait, mais n’empêche, y avait du relent gentil dans sa phrase, et l’univers c’est pas gentil, ça t’en met plein la gueule et si t’écoutes les étoiles et les ruisseaux tu piges vite que y a pas de bienveillance, en règle générale, y a des histoires, elles arrivent. Après y a des comiques dans notre genre pour en discuter. Voilà, on est la paraphrase de l’univers, et encore, tout au plus, et je suis généreux avec nous... Mais si une météorite a liquidé les trois-quarts de la vie sur terre, l’homme peut bien se foutre en l’air total et la planète avec. Car un singe performant n’a rien de moins naturel qu’un caillou de l’espace, ni plus ni moins légitime, les deux sont des parties de l’univers, avec leurs spécialités. Des détails.
D’un point de vue scientifique la morale se fait donc euthanasier sur le champ. Toutefois, il y a aussi la question de cette science des hommes, de nos cerveaux qui la pensent, l’érigent, la forment et reforment… jusqu’où est-elle valable, jusqu’où peut-on s’y fier ?
Oh... soyons pragmatiques, en attendant, d’ici là qu’on en comprenne un peu plus... qui sait, l’espoir est permis, on peut se permettre un chouïa de sentimentalisme. Mais diable ! qu’on vienne pas dire que la science y est pour quoi que ce soit ! c’est l’homme qui y est ! parce qu’il s’approprie comme bon semble, il habille pour faire belle belle, il arrange n’est-ce pas. Il nous raconte ses salades ! Ha, un grand vulgarisateur.

Ecrit par Jokeromega, le Dimanche 26 Mars 2006, 22:06 dans la rubrique "2.Intellections".