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Ces pensées qui abîment, Agence cybernétique de songerie adulte

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Mode d’(e) (dés)emploi (un jour mon baby sera grand)

Aujourd’hui je n’ai rien fait, bien clair. Limpide même.

Mais mon baby joueb vient à peine d’éclore, il crie il pleure, il réclame ! Et moi... Moi je faiblis. Oh j’ai essayé, contourner masquer faire joujou mais pas moyen, le petit veut sa panade.

Il faut battre le fer tant qu’il est encore chaud.

Chaud ? Mais je brûle ! … d’ennui.

Alors je pensais aux gentilles histoires, voilà, il faut raconter des histoires ! Trop de philosophie nuit à la santé. Connu et éprouvé, rien à discuter. Justement, rien à discuter... Mon baby alors ? Il a besoin d’affection, allez pleurniche pas, je sais ce que tu peux ressentir (et comment), tu verras, on s’habitue à tout. Sur parole ! Je sais, moi. Mais rien à faire, les histoires ça marche mieux, faut appâter le client ! Lui fourrer le bec de nougat, qu’il digère pépère. Ah ! Des histoires alors, voilà, mais je ne peux tout de même sombrer dans le douillet racontar. Que reste-t-il dans ce cas ? Ben, raconter les journées, observer annoter l’exprimer, authentique, enrobé métaphores et bonnes neurones, bref poétiser le périple, mais la déplier son histoire, la vivre donc ! Vivre alors ! Avec héroïne, avec les cheveux qui frétillent, les lèvres éphémères de douloureuses révélations que sais-je encore, mais une trame, des acteurs une scène, ou plus, le rideau qui se lève et retombe et revient et repart mais des actes, des outrages de folles embardées d’espiègles frissons, que tout cela bouge et s’anime et parle et se laisse approcher, docile gentil aimable, ou pas, mais accessible, à portée de main, de regard d’esprit. Pas trop compliqué assez bien tramé, de la narration bien tassée, épaulée de mille effets, ou le sobre d’un style naturel, mais une HISTOIRE, avec de petites annexées tout entour, les secondaires d’une épopée, là qu’on en profite, éventuellement, de glisser sa petite philosophique, la douce méditation, mais sinon ! parler au lecteur, que ça lui rappelle, qu’il ressente que ça se peut, son quotidien à l’infini, mais pas trop, juste ce qu’il faut de chef d’œuvre, voilà, je suis mal barré. Et je suis barré, aussi, je crois, un peu, sans doute, ça dessine, oui, ça se dessine...

En attendant, elles sont où mes histoires ? Je pense oui ! Mais qu’ai-je de matière à belles romances, ou même, qu’ai-je d’extravagance narcotique, de dégueulasse à confesser ou de sordides ruelles malfamées, ou que sais-je encore, de qui (d’illustre) suis-je la fille ? Bon, déjà, j’ai une queue (vraiment, je suis mal barré)! Ah, voilà je sais, ça qu’il faut, faut mettre de la queue dans son texte. Ça paye, garanti ! Facturé ! LA promesse. Faut être pro sexe. Indéniable. Ou cracher sur tout, être très bête, mais avec suffisamment de talent que pour raconter ses stupides élans, ça, oui ça c’est accessible, à tous les coups. Et pourquoi ? Parce que la bêtise est éternelle et en masse. Dans le meilleur des mondes, démocratique donc, elle triomphe à tous les coups, bingo à la chaîne. La chienne ! Mais c’est comme ça. En plus, je suis très mauvais à me vendre. Je sais écrire, mais vendre ! Ça se vend son âme… ? Parce que, l’âme que j’exprime le mieux et pour tout dire, je n’exprime que cela, et cela seulement. Vends ton âme au Diable, qu’elles me disent, les seules journées... Elles sont légions. Une armée d’oppressantes, la pression cartonne, je me cantonne, au garde-à-vous de moi-même, têtu comme la mule, et déjà, déjà... Voilà, voilà tout ce que je sais faire, parler de moi, et moi et moi et lui (lui étant le moi secondaire), et rien que ça, toujours ça et évidemment, comment autrement, de quoi d’autre sinon, hein, je vais pas narrer le pape, je suis pas dans sa tête (Dieu merci !), je vais pas raconter mon séjour à la Star Ac, je sais pas chanter, ni danser, et encore moins faire le zouave devant dix millions de pauvres téléspectateurs – dont je fais partie je le confesse, ça coupe efficacement mes journées, j’ai besoin d’un moment de repos intellectuel complet, la cure est parfaite, cinquante minutes quotidienne d’histoire prémâchée, leur plan bidon d’élèves morveux, oh, je les vois venir de loin, et tant mieux ! Facile pratique et propret. Puis, au fond je m’en balance que tout soit truqué, ou presque, Nikos est marrant et les gens ça reste les gens, toujours quelque chose à se mettre sous la dent, avec leurs chienneries, ou leurs sottises.

Je vais pas non plus raconter des histoires de serial killers, la science-fiction ne me tente pas plus que ça, ni en fait, pour résumer, rien de la trash contemporaine littérature, ni quoi encore, à peu près tout, ni à peu près tout. Je pratique le néant. Mais c’est moi, alors, le néant, suis-je tant vide ! Que non ! Mais pour que ça se vende, hein, y a un moment où, peut-être, je devrais me résigner à baisser le pantalon... Jamais ! Aimerais-je penser mais au fond je me dis, un jour qui sait. À force, on voit le mur arriver. D’ici là, j’ai un baby à m’occuper, alors si de bonnes âmes (et d’avides esprits) passent par là, je dis pas non au baby-sitting, allez, faites bisou à mon baby, c’est un spécial, je jure ! Faut faire confiance, à un moment…

Ecrit par Jokeromega, le Vendredi 18 Novembre 2005, 01:11 dans la rubrique "2.Intellections".