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Passe le mot
Elle est marche de la mort,
Combien de corps ! et toujours encore...
Non ! ne regarde pas en arrière,
Ne t’arrête pas ! ne lâche pas l’affaire ;
Ton affaire !
La vie est une longue marche...
En troupeau de solitaires.
Refuse ! Assez de démarches.
Pas le temps pour s’attarder,
Il faut exister !
Va ! ne t’occupe pas,
Les misères écopent à tous,
Personne leur met la frousse,
Alors chacun chez soi !
Dans son cœur, au secret,
Les pleurs sont meilleurs.
Le reste n’est que pitrerie,
Poésie ! émoi de l’indiscret.
Mais chacun pour soi !
Ne fait pas une loi,
Car sans les regards...
Impossible d’exister !
Or les bouches ont peu d’égard,
Leurs rictus nous empêchent de respirer.
Le sale dilemme... voyou !
Je ne trouve pas l’équilibre,
Il échappe ! l’oppression est partout.
Je veux vivre ! j’en suis ivre.
Je veux vivre ! toucher le ciel.
Nez à nez avec l’univers,
Dis-lui combien tu as souffert ;
Marchande un sursis existentiel !
Donne ! ne retiens pas !
Donne ! n’aie crainte !
Je ne serai point ingrat,
Ne sois pas une feinte !
Mais le destin tergiverse,
Il mijote, il réserve, il chuchote.
Parle plus fort ! chochotte...
Le suspens me transperce.
Vous comprenez ?
Vous le comprenez ça ?
J’ai tout donné !
Et bien au-delà...
J’ai traversé la solitude,
Elle devint ma concubine ;
Nous vivions de rapines,
Espoirs... langueurs... déboires,
Nous cherchions l’interlude,
Menteurs ! elle est ma sœur,
Je suis son frère,
Des siamois...
C’est la vie du poète,
Pas coupable ! simple témoin ;
Son inspiration vient de loin.
Si loin !
Une succession délétère.
Que d’aventures ! autant de gerçures...
Le poète soulève le cœur...
Prise d’otage ! profiteur,
Il s’ouvre les meurtrissures.
Vicieux ! Le mal fait carrière.
Afin de puiser l’artiste s’enfonce,
Jetez-lui des fleurs ! il cherche les ronces...
Chercheur de misère, sans aucune barrière.
La vie est une longue marche à plusieurs,
Chacun grignote un bout de chemin,
Il laisse des traces, des miettes, le marcheur,
Le flambeau passe de main en main.
La mort partage le temps de travail,
Elle redistribue ! sèche tes larmes,
La mort rend la vie précieuse.
Mortel ! proscris ton gaspillage,
Vas au but, à l’essentiel !
Vise et frappe la cible.
Frappe !
De toutes tes forces,
De toute ton âme,
Frappe !
N’attend pas !
Ouvre la porte !
Frappe !
Oui ! Tu es en vie.
Entends-tu ?
En vie ! En vie ! En vie ! Pour toujours !...
Enfin ! sache-le : Tu es !
Entends-tu ?
Tu es !
Entends-tu ?
Tu es !
Entends-tu ?
Alors tends l’oreille,
Et passe le mot.
Ecrit par Jokeromega, le Vendredi 19 Octobre 2007, 22:27 dans la rubrique "4.Si j'étais poète".
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Strangule
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J'ai toujours tendance à me dire que quand tu t'alanguis en poésie c'est signe d'une nouvelle passion, ou d'un autre dégout. Tu as rencontré quelqu'un ? quelqu'une ?
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Jokeromega
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Ma poésie se nourrit d’émotion. Une rencontre peut susciter une émotion. Mais en l’occurrence ce sont plutôt la solitude et la finitude qui me chagrinent. D’où le thème mortuaire. On est bien loin des paillettes de la passion amoureuse ! Ceci dit l’expression poétique s’exacerbe facilement... Prenons-la avec des pincettes ! et gardons le sourire.
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Strangule
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Je viens de relire, à bon rythme, ni trop vite ni trop lent, ta voix dans l'arrière-crâne (elle n'en déloge pas quand je te lis) et j'en sors...dérangée.
Je ne pense qu'à ce titre (de R. W. Fassbinder) :
Comment vivre quand on ne veut pas mourir ?
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Taratata
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Ce n'est pas très bon, tout ça... La prosodie est douteuse, les rimes faibles. Peu d'ingéniosité. Quant au fond, bah !
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Jokeromega
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Merci ! En effet je continue... mais sans doute plus sur ce blog. La prochaine étape sera un livre ou un débat sur l’un ou l’autre forum politique. Pour l’heure j’accumule patiemment les cartouches ; ma Plume guette le moment propice pour dégainer. Sereine, confiante, elle pressent le feu d’artifice. Minute ! La coulisse peaufine...
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à 23:20