Ma tête tourne,
Parfois j’en ai marre,
De battre la terre entière.
Alors que je vis dans une mare,
Le couteau pointe déjà ma chair,
J’alimente ses rivières pourpres,
La nature rit haut et fort,
Je combats dans un triste décor,
Je m’endors dans un lit de roses souples,
Aux épines !
Aux parfums !
Au feu !
Pardi !
Minuit midi !
J’irai aux enfers,
Si Lucifer me nargue,
Il verra combien je suis fier,
Et fort et grand et lâche,
Il verra combien je rage,
Aux tumultes !
Aux armes !
Aux rubans et tulles !
Ah jeune fille jeune pousse !
Viens, viens, viens…
Le loup est féminin,
Je le sais ! je le sais ! j’ai la frousse !
XXIe siècle…
Tous aux aguets,
On parle verlan et sms,
Avec des pixels, des plasma, des LCD,
Et des prix cassés,
En chine on esclave,
Ici c’est l’enclave,
Mes neurones sont l’encéphale de trop,
J’ai les crocs la dent la flèche,
Je suis la cible,
Bagdad c’est moi en résolution mille,
Ou mille vingt-quatre,
Quelque chose de l’ordre,
Je veux faire un papillon pas sobre,
De mes textes mille-pattes,
Mais les gens sont pas contents,
Alors je crise je crisse j’hérisse,
Et j’ai compris finalement,
Dans la marre faut des écrevisses,
Qu’empêchent ta manivelle de tourner en rond,
Des lilliputiens ou des vilains dragons,
Qui testent ton carrousel et tes sensations,
C'est des gentils, à la télé ce sera bonbon.
Voilà,
C’est la vie mon diaporama,
À une époque où tout file et délite,
Je serre les dents et souris aux acolytes,
D’un soir,
D’un élan,
D’un espoir,
D’un tourment,
Du moment,
Du moment...
Et ma tête tourne,
Tourne,
Tourne,
Tourne…
à 10:50