Artiste ! Il faut être célèbre !
Ha ! prétentieux ! prétentieux ! prétentieux ! Les gens ont des contentieux envers le grandiose, ça plaît pas, ils veulent te garder dans leur sac, dans le trou pourri, bien bas, bien chaud, EN FAMILLE. Dès que tu jactes sublime t’as mille d’un coup qui veulent ta peau, ça fait mal, mal de voir du beau, faudrait chanter misère, faire pénitence, s’abaisser bien bas, bien laid, là ça plaît, ha ! Et encore... Alors on te hait par mépris. Trop grand ils te coupent les jarrets, trop petit ils t’enterrent pour de bon, qu’on te voit plus du tout, du tout du tout !
Soit.
Un artiste qui n’atteint pas la célébrité de son vivant a raté sa vie. Peut-être que son cadavre réussira sa postérité mais moi ça ne m’intéresse pas mon cadavre, qu’il aille se faire foutre le cave !
Voici mon programme :
S’emparer de la célébrité en tuant tous les poncifs de la célébrité. Qui dit mieux ? Dites, dites, je le ferai ! Garanti, promis, facturé. Cachet de la poste et brevet de narration, je suis le nouveau cru, je vais tous vous saouler, attendez voir mes cocos !
Merde à tous ces écrivains bidons, OÙ est le panache MESSIEURS ? Fatiguez pas, je sais, nul part ! Bien pour ça qu’il est temps que je débarque. MARRE de vos textes mous, mille fois vus, lus, et trous du cul. OÙ l’éloquence ? fatiguez pas ! Je sais, elle est chez moi ! Ha ! Pas content ? Hein, je sens là, des lecteurs pas contents, hé bien, j’attends, allez, venez mes brebis ! Sur pied de guerre, ras-le-bol de la littérature, un pour mille de valables, et encore ! que des papelards, impostures, et gratte-papier. Heureusement ! Heureusement que je naquis, l’art se meurt, les lettres puent à cause de vous, elles schlingent, et de loin !
BAM BAM BAM, voilà ce qu’il faut, du tonitruant, flinguer le lecteur, qu’il prenne plein les mirettes, carré le baba, plus apte à contredire, bourré à plus soif, gavé au style, et subtile ! Ha subtile, sinon c’est foutu, le bébé tombe à l’eau, un rien ! un chouïa ! détruit un texte, flanqué ! à peine un mot, un de trop, à peine trop technique, à peine trop fait, emprunté, emphasé, à peine que déjà artificiel ! lourd ! branqué ! bourdé ! ah oui oui les amis, un rien tue le texte, les mots s’effraient si vite, mais si vite ! L’élégance est à une virgule, tout au plus! du ridicule, un pas et maladroit et le champion tombe de son podium dans le ravin, ah oui oui...
Je dois partir, la suite tout à l’heure.
à 19:10